C’est l’histoire d’un
mec…normal…de couleur…
L’histoire que je vais vous raconter s’est déroulée
dans l’Est de la France à la fin de la guerre. C’était un dimanche, il faisait
froid, mais il y avait un beau soleil. La famille d’un démineur bénévole était réunie
et finissait de déjeuner.
Au loin, on entendit des bruits d’explosion. Bien que
l’armistice ait était signé, l’Armée restait présente pour, entre autres
tâches, ramasser armements et explosifs restés sur les lieux des
combats.
Ça et là, quelques jeunes "s’amusaient" à
faire exploser les cartouches qu’ils avaient ramassées, en les jetant dans le
feu. Certains se blessaient, parfois
sérieusement, en pratiquant ce jeu stupide.
Un démineur reconnaissait, au bruit, les explosions de
mines et celui dont je vous parle commençait à s’agiter sur sa chaise et
lorsqu’une nouvelle série d’explosions se fit entendre, il se leva, s’habilla,
enfourcha son vélo et se rendit sur le lieu dont il connaissait l’accessibilité à
proximité de la route.
En arrivant, il découvrit les fauteurs de troubles,
des jeunes de 14 à 16 ans étaient entrain de jeter des pavés sur le champ de
mines clôturé pour faire exploser les mines. Il les chassa sans ménagement et après un moment d’hésitation,
il décida, malgré l’interdiction de travailler le dimanche, de déminer ce
terrain dangereux.
L’homme avait étudié les plans de pose des mines anti
personnelles selon leurs modèles. Là, il s’est agit de ces petites boîtes
carrées en bois que l’on enterrait à environ 15 cm de profondeur et sur lesquelles
était monté un détonateur dont l’extrémité arrivait juste à ras du sol.
Il entra sur le terrain en soulevant les barbelés et s’attela
à la tâche qui consistait à ôter le détonateur pour neutraliser la mine. Au
bout d’une bonne heure, pensant avoir déminé tout le champ avec ses 75
détonateurs en poche, il allait sortir du champ en effectuant le même geste
qu’en entrant; soulever le grillage et passer en dessous, mais au moment
où il se baissa, il mit le pied sur un piège ! l'explosion le
projeta à plus de 3 mètres !
Conscient de la gravité de ses blessures et ne voyant
plus rien, la charge d’explosifs avait atteint son visage, il hurlait de toutes
ses forces en appelant du secours.
Quelques personnes en entendant ses cris ont
accourus, mais ne pouvaient pas l’aider, il était allongé sur le champ de mines
et personne ne savait que celui-ci avait été déminé !
Quelques instants plus tard, une Jeep de l’armée est arrivée flanquée de
4 militaires, sautant de leur voiture, ils dispersèrent les personnes présentes
pour éviter qu’elles ne prennent de risques…
Puis soudain, un des soldats se mit à courir à travers
le champ de mines pour secourir le blessé dont les hurlements commençaient à
s’estomper lentement. Il ramena la victime aussi bien qu’il pût, jusqu’à la Jeep,
prit le volant et démarra en trombe pour la salle de cinéma qui servait de Centre
de Secours.
Les médecins examinèrent le blessé, et ne lui donnaient que peu d’espoir pour sa survie. Malgré ce constat désespérant, il fut acheminé vers
l’hôpital le plus proche. Et grâce aux chirurgiens et à la qualité des soins
prodigués, le démineur a pu être sauvé, le cœur avait résisté ! (c’est ce que l’on dit en pareilles circonstances) Il conserva des années durant, la trace
des impacts de poudre brûlée sur le visage. Il était diminué, il avait perdu un
œil et sa jambe gauche. De nombreuses cicatrises étaient visibles sur tout son
corps...mais il vivait !
J’ai souvent pensé à ce soldat de couleur (comme l’on
dit aujourd’hui) qui par son courage, et au risque de sa propre vie, est allé chercher le
blessé et l’a porté hors du champ de mines. Ce soldat lui a sauvé la
vie !
En vous narrant cette histoire vraie, j’ai voulu rendre un
dernier hommage à cet homme…Je ne sais pas ce qu’il est devenu, mais j’espère
qu’il aura eu une vie heureuse et agréable et qu’il ait pris conscience du geste
héroïque qu’il a accompli. J’espère aussi que cela a pu l’aider pour bien avancer
dans sa vie.
J’ai bien connu le démineur, il a encore vécu de
nombreuses années après son accident…
Jolie histoire à réciter dans les écoles.
RépondreSupprimerDe nos jours , je pense que la terminaison de ce récit n'aurait pas la même teneur.
Amitiés le poéte.Michel
Pour sûr que c'est une belle histoire. Une peau noire pour une peau blanche. J'ose imaginez l'inverse.
RépondreSupprimerDe nos jours il y a plus de zéros que de héros.
magnifique histoire, très instructive, qui devrait être racontée pour l'exemple : 1 black = 1 beur = 1 asiate = 1 eurasien = 1 rom = 1 arabe = toujours 1
RépondreSupprimer